Fiche pédagogique pour le dossier bac, option facultative (Année 2015/2016)

Cinéma Audiovisuel
Baccalauréat : épreuve facultative, toutes séries générales.
Année : 2015 / 2016

Établissement : Lycée La Malgrange, 54140 Jarville
Emploi du temps : 3 h par semaine : 1h30 (Théorie), 1h30 (Pratique).

Professeurs : Jean-Marc André (Lettres, CAV), Vincent Caillavet (Histoire, CAV).
Partenaires : LES YEUX DE L'OUÏE, Nancy, réseau de création visuelle et sonore.

Intention des professeurs, démarche suivie.

1. Projet permettant aux élèves de s'exprimer dans une démarche de création et dans une démarche de découverte et d'apprentissage du monde du cinéma.

2. Alternance enseignement théorique et enseignement pratique.


Questions abordées et activités diverses

1. La question du genre au cinéma.

Visionnage de La Cité de la peur, Alain Berbérian, 1994.

 . Identification des genres présents dans le film.
 . Révisions sur cadrages, mouvements de caméra.
 . Introduction de la contrainte de l'année : réutiliser les codes d'un ou plusieurs genres dans une réalisation.



2. Visionnage d'extraits (Western, films de guerre)


Avant le conflit : Full Metal Jacket (Kubrick, 1987).
Pendant le conflit : Un long dimanche de fiançailles (Jeunet, 2004).
Après le conflit : Allemagne année Zéro (Rosselini, 1948).

Le Western classique, patriotique : La chevauchée fantastique (John Ford, 1939).
Le western critique : L’appât (Anthonny Mann, 1953).

Le western contemporain qu propose une réflexion sur la notion de vengeance : La Horde sauvage (S. Pekinpah, 1969); True Grit (Cohen, 2010)

3. Un genre : le fantastique.

Caractéristiques, sources, traitement cinématographique.
Visionnage de La Féline (Cat People), 1942.
L'introduction du fait surnaturel par le hors champ sonore.

4. Un genre particulier : le cinéma dit de « Zombies ».

A partir de l'émission : On ne parle pas la bouche pleine, France Culture, 01/11/2015.

Écoute d'extraits de l'émission:
. Qui sont les zombies ?
. Le film fondateur du genre (The Night of the living dead, Roméro, 1968).

Visionnage :
The Night of the living dead, Roméro.

5. Un autre genre particulier : le film d'épouvante.

Visionnage : Halloween, La Nuit des Masques (30 premières minutes), J. Carpenter, 1978.
La mise en place de la violence.
Les caractéristiques du tueur.
Le slasher.

Visionnage : Shining, Kubrick, 1980.

6 . Point technique lié au genre : les lumières, les couleurs.

L'intensité, le contraste, la direction de l'éclairage. 
La lumière principale, la lumière d'ambiance, le décrochage.

7 . Quelques techniques au service de genres.

Visionnages d'extraits avec l'intervenant : Quelques techniques au service de genres

La Faim, François Chauveau (fantastique)
Arizona Dream, Kusturica (comédie)
Calmos !, Bertrand Blier (comédie)
Soy Cuba, M. Kalatozov (drame) (plan séquence scène de fête)
Pulp fiction, Q. Tarentino (comédie) (enchaînement plans longs, plans serrés ou comment faire sortir un personnage du champ sans l'en faire sortir).
Mulholand drive, D. Lynch (drame) (la camera flottante)
Twixt, F. Coppola (principe nuit américaine et travelling d'accompagnement)
Le fils de l'homme, A. Cuaron. (Plan séquence et caméra plafond pour renforcer le degré d'immersion)

8. Le film historique:

Le film de cape et d'épée, le biopic.

Visionnages d'extraits :
Jeanne d'arc, Méliès, 1900.
Joan the woman, Cecil B De Mille (1916-1917)
Le procès de Jeanne d'arc, Robert Bresson (1962)


9. Le film de science-fiction:

Visionnages d'extraits :
Le voyage dans la lune, G. Méliès, 1902.
Métropolis, F. Lang, 1927.
2001, L'odyssée de l'espace, S. Kubrick, 1968.


10. Sorties pédagogiques :

Les élèves ont visité la Cinémathèque française et ont assisté à l'enregistrement de l'émission cinéma du Masque et la Plume, à la Maison de la Radio.

11. Réalisations (titre, équipe, etc.)


  • Réaliser 50 secondes pour réutiliser au moins deux caractéristiques d'un genre choisi par les élèves.
  • Réalisation du projet d'année :

Maud Tisserand : Genre !
Mona Jagiello : Charlie

Équipes : 2 équipes constituées d'élèves de niveaux (Seconde, Première, Terminale) parmi lesquels figurent les deux élèves de Terminale. Mona Jagiello a travaillé seule.

Temps accordé :
. Présentation découverte du projet : 9 h
. Ecriture, scénario, découpage technique : 18 h
. Tournage : 12 h
. Montage, image, son : 10 h

Interventions de professionnels (noms, métiers, etc.) :
. Maxime Le Moing, LES YEUX DE L'OUÏE, diplômé de l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Metz.

Temps accordé à l'intervenant:
. 14 h participation à l'écriture, au tournage et aux échanges sur les intentions.
. 6 h de conseils sur le montage.
. 5 h de visionnage critique des projets.

Cinémathèque française, 27 avril 2016: à la découverte des origines du cinématographe

En cette belle journée, un peu fraîche mais ensoleillée, les lycéens de l'option Cinéma sont allés à Paris visiter le musée de la Cinémathèque française, créée grâce au travail et à la passion d'Henri Langlois.

Le guide, enjoué, dynamique et pédagogue, a su capter l'attention de tous, y compris d'autres visiteurs du musée qui ont provisoirement gonflé les rangs de notre option. 



De la lanterne magique à la 3D, en passant longuement par les inventions progressives de la fin du XIXème siècle, les élèves ont pu mieux comprendre la mise au point technique du cinéma. Mais ils ont aussi découvert les premières étapes de sa mutation en expression artistique, avec l'évocation du travail de Méliès, Chaplin, Murnau, Bunuel et Hitchcock.


Voici des extraits des notes prises par Maud pendant la visite qui rappellent quelques étapes de la chronologie de l'histoire du cinéma:

Au cours de notre virée à Paris, nous sommes allés visiter la cinémathèque.

La cinémathèque a été créée par Henri Langlois en 1936. Initialement, il voulait sauver le cinéma muet. La  conception de ce lieu permettrait de rassembler des films… en pellicule ! La pellicule peut en effet conserver un film pendant 1000 ans, soit 990 ans de plus qu’avec le numérique.  Il me semble d'ailleurs que [...] Spielberg réalise [encore] ses films sur de la pellicule. Ce support a été inventé par Edison en 1894. [...] 

Quant au cinéma, il a été inventé par les frères Lumières le 28 décembre 1895, date de la  première projection publique et payante dans un café. C’était alors [des petits films] de 50 secondes [dont un] dans lequel apparaissait un train. Petite anecdote, il semblerait que l’approche du train à l’intérieur du film aurait fait reculer les spectateurs par manque d’habitude de voir des images mouvantes.

En 1927, le cinéma devient parlant aux Etats-Unis [et les anciens films sont vite oubliés par le grand public]. Cela explique le fait que 80% des pellicules [premières décennies du cinéma] soient brûlées.

Pour comprendre la naissance du cinéma, nous allons remonter un peu le temps. En 1659, la  lumière de projection ["Lanterne magique"] apparaît au Pays-Bas. La tradition pour les colporteurs était de passer dans les rues afin de faire profiter à tout le monde de leurs images. Le but initial était de faire "voyager " les gens.

Après la Révolution française, ces lanternes de projection deviennent des lanternes de peur, qui répondent à la volonté des gens d’éprouver de nouvelles sensations. Robertson perfectionna le procédé, prétendant ensuite faire de la magie. [Les "fantasmagories"]

Un peu plus tard en 1752, la boite d’optique est créée. Cette invention avait pour but de montrer des images aux gens, qu’ils voyaient un par un en introduisant de la monnaie. Cela  était très apprécié car tous croyaient que l’authenticité de l’image qu’ils voyaient relevait du miracle.

En 1832, Joseph Plateau s’interroge sur la persistance rétinienne. Il réalise alors des  expériences avec le soleil qui le rendent malheureusement aveugle. Il crée cependant le phénakistiscope, qui fut en quelque sorte l’ancêtre du zootrope, conçu par William Horner en 1834. Le zootrope est une sorte de roue noire avec des fentes qui laissent voir différentes images. Lorsque l’on fait tourner la roue, les images apparaissent les unes après les autres de manière tellement rapide qu’on a l’impression qu’elle bouge. Cela est possible grâce à notre persistance rétinienne citée plus haut, faculté de l’œil qui fixe une image même une fois qu’on  ne la voit plus.

Dans les années 1870, le photographe Eadweard Muybridge fait évoluer les choses. Au début,  il cherchait à photographier nettement un cheval au galop. Puis, il aboutit à la photographie en 1/100e de secondes.

Edison quant à lui parvient à créer un mouvement de 20 secondes [en 1893. Mais ses films ne sont pas projetés, il faut les regarder dans une machine: le kinétoscope].

Malheureusement pour lui, les frères lumières mettent en place la projection avant lui [...]. Le cinéma [des frères Lumière] devient alors un cinéma documentaire, à l’exception de L’arroseur arrosé, premier film comique des frères lumières.

[...] Un peu plus tard, George Méliès invente [des nombreux effets spéciaux comme] la disparition, effet qui sera beaucoup exploité dans le monde du cinéma. George Méliès voit le cinéma comme de la magie, et cela lui amène de nombreuses demandes du public. Il réalise des féeries, et conçoit Le monde de Gulliver, qu’il doit réaliser en 2 fois (gros plans pour le géant, plans éloignés pour les lilliputiens).

Au début du XXe siècle, Gaumont et Pathé réalisent des serials. Les serials sont en fait des films en plusieurs épisodes, qui tenaient les spectateurs en haleine.

Aujourd’hui, de nombreux réalisateurs remercient Langlois pour son [travail de conservation qui a servi d'exemple partout dans le monde]. Par exemple, Hitchcock lui a envoyé la tête de mort de son film Psychose sans aucune information, ce qui a dans un premier temps rendu perplexe Henri Langlois ! Il ne faut pas oublier que ce "monument" a permis au cinéma d’être considéré comme un art à part entière. La cinémathèque est en quelque sorte la demeure spirituelle de tous les cinéastes.



Le Masque et la plume depuis le studio Sacha Guitry (27 avril 2016)



Deuxième partie de notre journée du 27 avril 2016 à Paris:

18h30Nous attendons devant la Maison de la Radio.


19h: Nous nous installons dans le studio. La tribune est vide, dans l'attente des critiques.
Nous allons assister à l'enregistrement d'une émission de radio sexagénaire, mais qui ne fait pas son âge, "Le Masque et la Plume".

Les gradins se remplissent doucement, mais la lumière rouge ne doit s'allumer que dans une heure. 

Le programme circule.

La salle doit compter environ 200 places qui seront finalement presque toutes occupées. A vingt heures, le premier cercle de critiques est au complet, les sorties théâtrales se font gentiment descendre ou sont encensées. L'émission est enregistrée presque entièrement dans les conditions du direct. Seul un petit couac à la fin sera corrigé mais, vue la réaction de l'équipe, ça n'a pas l'air fréquent.



21h: Transition rapide à la tribune. Jérôme Garcin, l'animateur de l'émission depuis près de 28 ans, reste au centre (en blanc sur la photo).



Tout à droite du plateau (et de la photo) prend place Sophie Avon (Journal Sud-Ouest et La République du cinéma) qui est venue plusieurs fois à la Malgrange rencontrer les élèves (voir article).

Directement à gauche de Jérôme Garcin se trouve Michel Ciment (Positif et France Culture) le doyen de l'émission, dont nous avons présenté le livre (Le Cinéma en partage) iciPierre Murat de Télérama et Xavier Leherpeur de La septième Obsession sont aussi présents.

L'enregistrement de la deuxième émission, consacrée à l'actualité du cinéma, peut commencer: Lecture du courrier des auditeurs et un petit mot d'accueil de Jérôme Garcin pour les élèves de la Malgrange (option cinéma) présents dans la salle.


Il reste ensuite une cinquantaine de minutes pour évoquer cinq films dans une ambiance qui paraît détendue.




A la fin de l'émission, Xavier Leherpeur nous accueille très gentiment en bas des gradins, Jérôme Garcin prend quelques instants pour nous saluer (et nous dédicacer son livre sur les 60 ans du Masque) et Sophie Avon (dernier cliché) s'arrête pour échanger avec les élèves à propos de l'émission et à propos du métier de critique dont elle dira qu'il est légitime dans la mesure où "un réalisateur destine son film au public, parmi lequel il y a des critiques ..."

Merci à tous, c'était un beau moment de rencontre pour l'option.

23h30: Nous remontons dans le car pour quelques heures, direction Nancy.

L'émission est disponible en podcast sur le site de France Inter.








Sélection des films pour le festival des Lumières de Luxeuil (2016)

Tous les films produits dans l'établissement, ceux de l'atelier collège et ceux de l'option lycée, sont destinés à être partagés avec le public. Sur ce blog, au cinéma Royal de St Max en juin (Cette année le vendredi 10 juin) et parfois dans les festivals.

Cette année toutes les productions des élèves ont été envoyées au festival de Luxeuil.

Quatre films ont été sélectionnés, deux du lycée et deux du collège, qui seront donc projetés le 04 juin, dans le cadre de ce festival de films scolaires.

Films sélectionnés pour le collège: Le dormeur du val et Le portrait.
Films sélectionnés pour le lycée: Charlie et Genre!.

Sélection complète: sur le blog du festival.