"Quand on fait ce métier c'est qu'on a quelque chose à transmettre."
"Après il faut du travail, du travail, du travail. Et de la chance."
"C'est dur mais il faut savoir ce qu'on veut. C'est un métier passion."
Yannick Delhaye est un réalisateur documentariste. Il est originaire de Sarreguemines, il vit et travaille sur Paris.
Mercredi 22 mars 2017, 13h30. Nous venons de prendre un café et nous nous dirigeons vers la salle de l'option. Les élèves sont déjà là, ils poursuivent le montage de leur projet d'année. Yannick Delhaye regarde leurs images et découvre notre "Salle Jean Vigo". On éteint progressivement les ordinateurs, on s'installe derrière les tables, tout le groupe est prêt maintenant à écouter notre invité. Il va nous parler de son métier et de son expérience de réalisateur, il va revenir sur certains projets dont les élèves ont vu des extraits la semaine précédente.
Il est revenu sur les grandes étapes de la réalisation d'un projet audiovisuel:
Il est revenu sur les grandes étapes de la réalisation d'un projet audiovisuel:
-Les documentaires: Les élèves ont vu des extraits du documentaire sur Marianne Oswald pour préparer la rencontre, ainsi que la bande annonce du documentaire Stan!.
"Parfois c'est des propositions personnelles (c'est le cas pour mon film sur le Giallo ou celui sur Marianne Oswald), parfois c'est des propositions qui me sont faites". Dans le cas de sujet de commande "il faut que je m'y retrouve, ça ne doit pas m'empêcher d'avoir mon point de vue". "Un documentaire ce n'est jamais objectif. C'est la vision d'un auteur par rapport à un sujet. Ça peut être un regard consensuel mais parfois ça peut être un point de vue beaucoup plus radical."
"Parfois c'est des propositions personnelles (c'est le cas pour mon film sur le Giallo ou celui sur Marianne Oswald), parfois c'est des propositions qui me sont faites". Dans le cas de sujet de commande "il faut que je m'y retrouve, ça ne doit pas m'empêcher d'avoir mon point de vue". "Un documentaire ce n'est jamais objectif. C'est la vision d'un auteur par rapport à un sujet. Ça peut être un regard consensuel mais parfois ça peut être un point de vue beaucoup plus radical."
-Les clips: Yannick Delhaye parle de son expérience à partir du clip "Le grand marchand" qu'il a réalisé pour Louis Ville et que les élèves ont vu pour préparer la rencontre.
"Là, il s'agit d'entrer dans l'univers de quelqu'un d'autre et de trouver sa place dedans. Il a fallu intégrer ce que le chanteur voulait exprimer, puis m'adapter au lieu que je ne connaissais pas."
"Là, il s'agit d'entrer dans l'univers de quelqu'un d'autre et de trouver sa place dedans. Il a fallu intégrer ce que le chanteur voulait exprimer, puis m'adapter au lieu que je ne connaissais pas."
-Les courts-métrages: Les élèves ont vu le court métrage Vidoshki pour préparer la rencontre, une semaine avant.
"Le court métrage c'est un peu à part. Avant de faire des documentaires, j'avais fait un premier film, un peu sur l'idée du film de Chris Marker La jetée, à partir de photos prises au Père-Lachaise. J'avais juste envie de faire mon film. C'était ma façon de mettre le pied à l'étrier. De toute façon mes courts-métrages c'est quelque chose de viscéral, ils sont tous très oniriques et expérimentaux. Je veux créer des sensations et laisser le spectateur faire son propre chemin. C'est aussi une soupape, j'ai une liberté totale." "Je mets souvent aussi mes angoisses, mes peurs dans mes courts-métrages.
2. La mise en route d'une réalisation:"Le court métrage c'est un peu à part. Avant de faire des documentaires, j'avais fait un premier film, un peu sur l'idée du film de Chris Marker La jetée, à partir de photos prises au Père-Lachaise. J'avais juste envie de faire mon film. C'était ma façon de mettre le pied à l'étrier. De toute façon mes courts-métrages c'est quelque chose de viscéral, ils sont tous très oniriques et expérimentaux. Je veux créer des sensations et laisser le spectateur faire son propre chemin. C'est aussi une soupape, j'ai une liberté totale." "Je mets souvent aussi mes angoisses, mes peurs dans mes courts-métrages.
Pour faire vivre un projet il faut d'abord le faire accepter:
"Il faut trouver les mots pour présenter votre projet. Vous devez convaincre que votre travail va servir à quelque chose.
"Personne ne vous attend, donc c'est vous qui devez y aller. Il faut toquer aux portes.
Pour qu'un projet soit soutenu et développé il existe plusieurs moyens:
Le plus important, ce qui demande le plus de travail en amont, c'est le dossier de production ("50 pages") mais "il faut aussi savoir présenter son film à l'oral en 5 mn, c'est ce qu'on appelle un Pitch, et ça nécessite d'avoir un vision synthétique de son projet." Yannick Delhaye évoque aussi le "Teaser" qui semble être à la mode pour présenter son film avant même qu'il n'existe. Pour le réaliser il faut "filmer quelque chose" pour donner envie de voir le projet aboutir.
Notre invité profite de ce thème pour définir rapidement certains métiers du cinéma:
-le producteur qui n'est pas seulement là pour financer le projet, il peut aussi avoir un regard critique intéressant;
-Le directeur de production, "celui qui gère l'argent, qui dit « Non là ça ne va pas être possible » , mais aussi qui aide à l'organisation."
-Les chargés de production et assistants de production.
3. L'importance de l'écriture du projet (le dossier de production):
"J'espère que vous aimez écrire, parce que sinon ça va être compliqué"
"C'est indispensable d'écrire parce que ce qu'on a dans la tête on ne sait pas toujours comment l'exprimer". Et "si vous n'arrivez pas à l'écrire c'est en général que votre projet ne va pas".
"En fait ce dossier au tout début du projet c'est un peu angoissant mais après c'est tout bénef!"
"Et force d'écrire certains découvrent même parfois qu'ils ont un certain style."
"Moi j'écris comme je sens les choses, mais le sujet va souvent dicter la façon dont on écrit."
L'expression des intentions:
-La note d'intention d'auteur: "Toute votre pensée, ce que vous voulez exprimer. Pourquoi ce sujet, pourquoi je suis bien placé pour le traiter."
-La note d'intention de réalisateur: "les plans, les particularités techniques"
4. Les différentes écritures d'un film (scénario, tournage, montage):
"Un film c'est toujours un mouvement, on est toujours en train de changer des choses"
"Pour le documentaire sur Stanislas, l'idée du dialogue en voix off m'est venue au montage".
"En fait, il ne faut pas se limiter. Et du coup il faut admettre le regard critique des autres, en particulier du producteur."
"La remise en question est indispensable. Il faut pouvoir rebondir, toujours être positif."
"Il faut aussi écouter l'équipe de tournage. Sur le projet "Stanislas", la cadreuse m'a apporté énormément de choses. Elle m'a fait des propositions enrichissantes car le cadreur regarde le lieu de tournage différemment. Ça vaut le coup de se confronter aux autres points de vue."
"Le montage, je me le garde. Je n'ai pas l'impression de travailler. Au départ c'était pour une question de budget et puis j'y ai pris goût."
"Un film c'est toujours un mouvement, on est toujours en train de changer des choses"
"Pour le documentaire sur Stanislas, l'idée du dialogue en voix off m'est venue au montage".
"En fait, il ne faut pas se limiter. Et du coup il faut admettre le regard critique des autres, en particulier du producteur."
"La remise en question est indispensable. Il faut pouvoir rebondir, toujours être positif."
"Il faut aussi écouter l'équipe de tournage. Sur le projet "Stanislas", la cadreuse m'a apporté énormément de choses. Elle m'a fait des propositions enrichissantes car le cadreur regarde le lieu de tournage différemment. Ça vaut le coup de se confronter aux autres points de vue."
"Le montage, je me le garde. Je n'ai pas l'impression de travailler. Au départ c'était pour une question de budget et puis j'y ai pris goût."
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