David raconte: "Notre courte mais dépaysante immersion dans le monde du cinéma au festival du film fantastique de Gérardmer nous aura transportés pendant quatre jours.
Du mercredi 25 au dimanche 29 janvier, nous avons fièrement endossé le rôle de "membre du Jury Jeunes". Aux côtés d'une dizaine d'autres élèves de la section audio-visuel de lycées et de villes différentes, François et moi-même avons participé à ce festival non pas en tant que spectateurs mais en temps qu'acteurs!
Notre tâche était de juger huit long métrages afin de n'en choisir qu'un seul, selon des critères spéciaux. Le film qui allait recevoir notre distinction devait par exemple présenter une morale ou une visée, une certaine originalité, véhiculer de l'émotion et bien sûr, respecter les codes du fantastique. Ainsi, ce court séjour dans l'univers du paranormal fut partagé entre de nombreuses interviews pour des chaines télévisées ou pour la presse, quelques rencontres avec le jury long métrage adulte mais surtout de la délibération intéressante et ludique.
Finalement, le dernier jour nous avons tranché suite à un débat assez sanglant, pour le film qui réunissait pratiquement tous les éléments pour être élu: "La maison des ombres" de Nick Murphy."
David Henry, classe de Première L
Et un article du "Républicain Lorrain" présente leur travail sur le Festival: http://www.republicain-lorrain.fr/moselle/2012/01/20/les-douze-fantastiques-de-gerardmer
Que faut-il récompenser ?
RépondreSupprimerVaste question, et je ne suis pas sur qu'un million de dollars suffise à payer une équipe de penseurs sur ce sujet...
Faut-il récompenser l'originalité ? Mais quelle originalité ? Dans le fond ? Dans la forme ? Oscar Wilde a déclaré que ce que l'on attend d'une oeuvre d'art, ce n'est pas d'avoir un sujet original, mais de le traiter originalement...
Mais là encore, quelle originalité ? Celle qui dérange, celle qui choque ? Celle qui charme, qui émerveille ? L'originalité unique, ou l'originalité elle-même inspirée ?
Et puis, l'originalité de qui ou de quoi ? Du scénariste ? Du metteur en scène ? Des acteurs ?
Faut-il jouer sur les codes, ou les refondre ?
Pour ma part, je pense qu'un film est un tout, et que si certains aspects prévoient toujours et ressortent d'un film, c'est l'ensemble qui fait passer le film de "bon" ou "très bon" à "excellent", ou "chef-d’œuvre".
Bref, tout ceci est bien subjectif... Et de ce fait la décision d'un jury ne saurait être univalente, c'est à chacun de se faire une idée d'un film. Voire de la faire partager...
A bon entendeur bien sur !
Paul,
RépondreSupprimerC'est Fançois qui te répond.
Pour être franc c'est autour de cette question que nous nous sommes affrontés de manière sanglante durant le débat quotidien de chaque matin de 10h à 10h30.
Je vais te répondre de manière très subjective( obligé!):
Le cinéma est un art visuel. La mise en scène est donc l'élément le plus important car elle doit seulement grâce à des images et du son transmettre des idées et des émotions. Quand on me présente plusieurs films et que l'on me demande d'en récompenser un, je récompense le meilleur c'est à dire le meilleur au niveau visuel, esthétique et de l'écriture. Si je tenais à récompenser la Maison des Ombres, c'est pour ces raisons. Mon but en tant que jury était de récompenser un film afin que les gens aillent le voir.
Je veux donc qu'ils aillent le voir.
Tu sais, je peux te citer un film plutôt originale en compétition nommé Pastorela. L'idée du film était originale mais ce n'était pas bien.
Je suis de l'avis de l'auteur du Portrait de Dorian Gray. L'histoire du film récompensé n'était pas originale en lui même( Ex: L'Echine du Diable, L'Orphelinat...). La réalisation l'était et j'estime que c'est déjà bien.
Je suis pour valoriser toute forme d'originalité qui emploie n'importe qu'elle moyen( subversion, émerveillemnt...) mais l'originalité unique est à valoriser grandement même si c'est impossible car tous les plus grands ont été inspirés( Peckinpah par Kurosawa lui-même par Ford également inspiré par Dickens...).
On ne demande pas à un réalisateur de révolutionner le genre chaque fois. Jouer sur les codes permet de donner plusieurs atmosphères dans un film, de rendre hommage, de parodier et j'en passe. Refondre est plus dur car il s'agit de donner naissance à un genre nouveau ou à un sous genre ( Ex: Le buddy movie pour le film d'action, le slasher pour le film d'horreur...).
J'espère que je t'ai donné une réponse satisfaisante.
Et bien oui, je suis assez d'accord avec toi, même si j'avoue apporter une très grande importance au scénario, et aux idées du film. Cependant l'élément visuel reste effectivement une clé.
RépondreSupprimerPersonnellement, les films qui m'enchantent et m'émerveillent le plus, au sens propre, sont ceux qui savent marier le visuel au récit et à l'histoire, ces films qui sont vraiment un "tout", de façon plus ou moins totale...
C'est d'ailleurs pour cela je pense que la musique me semble également très importante : elle joue un rôle essentiel dans la ligature entre les éléments du film, et doit pour moi porter son esprit sans tomber dans la facilité...
Parmi les films qui sont pour moi de véritables expériences sensorielles du fait de leur superbe alliance de tous ces points, je me dois de te recommander (et de recommander à tous ceux qui liront ceci !) les films de Mamoru Oshii, avec bien sur "Ghost in the Shell" et "Innocence - GitS 2" ou encore "The Sky Crawlers" mais, surtout, puisqu'il ne s'agit pas, contrairement aux précédents, d'un film d'animation : "Avalon".
Ce film est, je trouve, une merveille de cinéma, avec un scénario calibré mais surtout de nombreuses idées incarnées par le visuel du film, très soigné, et le tout lié par un extraordinaire bande son de Kenji Kawai.