Vos critiques de films - 1er trimestre

Nous avons testé le principe cet été. Cette page est à vous. En particulier aux élèves de l'option, mais pas exclusivement.

Déposez ici, en publiant un commentaire, vos critiques de films. Un film découvert en dvd ou à la télé, ou un film dans les salles en ce moment, partagez votre vision du travail du cinéaste.

Attention malgré tout de respecter certaines règles:
  • Pour commencer, citez le titre du film, le réalisateur, l'année de sortie, le ou les acteurs principaux.
  • Résumez l'histoire simplement.
  • Puis exprimez votre ressenti sur les aspects techniques du projet, sur les intentions de l'artiste et sur la façon dont le message vous a touché ou pas. Merci d'éviter l'expression de points de vue énoncés trop rapidement sous forme de vérité absolue, surtout s'ils désignent des personnes. 
  • Merci également de signer votre commentaire avec votre prénom... ou utilisez un pseudo (pas un nom de "personnalité") que vous nous donnerez en classe.
Gardez en tête les critiques lues en classe, limitez les fautes d'orthographe en relisant votre texte avant publication, faites des parallèles avec d'autres références cinématographiques et donnez-nous envie d'aller au cinéma.

5 commentaires:

  1. << L’exercice de l’état >> : road movie christique ou politique ?

    (ou) du pouvoir exercé par l’état sur ceux qui l’exercent et le subissent

    Ce pourrait être la note d’intention qui a présidé à la réalisation de ce film. pas étonnant que ce long-métrage de Pierre Shoeller intrigue.

    L’intrigue en est simple : Bertrand Saint-Jean, ministre des transports est un personnage plaisant : il doute la nuit et assure ses fonctions le jour.
    La problématique du film repose sur ce postulat, tiendra-t-il et pourquoi ?

    Il y a d’abord la route, celle qui permet de faire le trajet entre le ministère, les Ardennes, Châlons en Champagne, Saint-Dizier ....
    Berline noire aux vitres fumées traversant des contrées pas très gaies où manifestent des administrés en colère et fantômatiques ... peu importe, on file vers les ors du ministère et tant pis pour le doute.

    Jusqu’au jour où il faut changer de chauffeur. Silencieux et docile celui-ci va brouiller à ses dépends la subtile alchimie entre brouillards de l’Est et lambris dorés du ministère.

    Il y a ensuite la problématique à résoudre ; privatiser ou pas les gares ?
    Après tout, péages d’autoroute ou gares SNCF, c’est pareil, non ? ...

    Notre ministre est contre, il sent bien que sa position n’est politiquement pas tenable, il acceptera de privatiser contre toute attente.
    Pas contre celle de ses conseillers qui l’y ont poussé, notamment son directeur de cabinet qui ne tient plus vraiment “la route”, le “Père” saura lui dire.

    Entre temps il y aura des destins tragiques, celles de ses administrés sur d’autres routes, eux.

    Le rythme du film ?
    Il tient aux plans très serrés sur des visages coincés dans l’alcôve d’une voiture noire, sur des plans larges (montées d’escaliers dans les ministères), corps coupés par des ombres, plans d’ensemble délimités par des lignes droites, coupantes comme la route.
    Notre ministre Saint-Jean y perdra d’ailleurs ses chaussures sur son chemin de Damas ...

    Jean-Marc

    RépondreSupprimer
  2. Et bien, j'ai (enfin) réussi à aller au cinéma, malgré les cours et les devoirs !
    Il y avait du choix, et j'ai finalement jeté mon dévolu sur "Le Cochon de Gaza".

    En quelques mots, le film retrace une histoire humaine impliquant musulmans et juifs, au niveau de la Bande de Gaza, en 2005. Jafaar, pauvre pécheur musulman, va remonter dans ses filets, au milieu des ordures habituelles... un cochon vietnamien.
    D'abord encouragé à la liquider (c'est à dire à le rendre à l'eau...) par un de ses amis, il apprendra assez fortuitement qu'il peut en tirer profit grâce à la colonie juive installée non loin...
    *citation presque exacte*
    - Mais n'est-il pas interdit chez les juifs aussi d'entrer en contact avec un cochon ?
    - Ce qui est interdit chez les Juifs, c'est de ne pas faire de commerce. Ils n'en mangent pas, mais ils le vendent. Ils sont pas cons, eux.
    *fin de citation*
    Je ne dévoilerai pas la suite du films, qui allie assez subtilement l'humour (parfois cynique) et l'aventure humaine, dramatique mais pas dramatisée, avec au contraire de jolis messages d'espoir. Sans non plus tomber dans l'utopie, et les intégristes et ceux qui, éblouis par l'idiotie en face, ne voient pas la leur sont de la partie également...

    Le premier film avec lequel j'ai fait un lien voyant celui-ci, c'est "La Visite de la Fanfare". Pas étonnant, après vérification, il s'avère que Jafaar fut également Tewfik Zacharia (de la fanfare d'Alexandrie...).
    Comprenne qui pourra, et il pourra bien !

    Cependant, à la comparaison, si le message d'espoir et l'aspect humain au-delà du conflit sont tout aussi présent, ils sont peut-être ici un peu plus prononcés, plus directifs (trop ?) et l'humour, plus présent, est parfois moins puissant, pas assez subtile.
    Au cheminement parallèle des musiciens Égyptiens et des citadins Israéliens évoluant au gré des rencontres se substitue la convergence de personnages, qui évoluent hors des normes fixées par la majorité.
    Ce sont donc deux films différents au-delà de leur proximité.
    Il n'empêche que j'avais préféré La Visite de la Fanfare.

    En conclusion, le Cochon de Gaza est à la fois divertissant et frappant, et bien qu'il puisse décontenancer voir mitiger l'opinion du spectateur par certains points d'humour parfois trop gras (mais au demeurant plaisant) il reste porteur d'un message porté par un jeu d'acteur excellent et une finesse générale rare.
    Un film à voir, à condition de trouver une salle le diffusant encore !

    Paul.

    RépondreSupprimer
  3. Tiens, mais je n'ai pas parlé de ma dernière expédition !
    Si j'emploie ce terme, c'est que l'excursion au cinéma que je vais conter s'est faite dans un ugc, ces énormes complexes (et encore, ce n'est rien face au kinépolis...) cinématographiques de 14 salles où l'on mange du pop-corn, alterne les bandes-annonces et spots publicitaires, et pour lesquels une réservation sera bientôt nécessaire pour avoir une place, comme chez l'ophtalmo, qui ne manquera pas de récupérer des clients, les yeux abimes par des écrans démesurés...
    Fin de l'introduction hargneuse. Temps mort en tout cas...

    Bref, une fois les désagréables spots d'une in-inventivité déplorable passés, démarre le film responsable d'un tel voyage en contrée hostile... Il s'agit, vous vous en serez peut-être douté, des "Aventures de Tintin". En tant qu'amateur de la bande-dessinée et que spectateur plutôt conquis d'une manière générale par les auteurs de l'adaptation, j'ai nommé Steven Spielberg et Peter Jackson,jnne pas aller le voir.

    Le film commence par un générique retraçant, au format cartoon en ombres chinoises (insolite mais vrai, et beau !) le schéma d'une aventure de Tintin, qui plonge immédiatement le spectateur dans l'ambiance.
    La suite n'est (presque) que pur bonheur.
    Le scénario est librement adapté, mais croise habilement les albums dans un dosage correspondant à ce qui fut annoncé : un grand tiers du "Secret de la Licorne", un autre grand tiers du "Crabe au Pinces d'Or" et pour conclure, un petit tiers du "Trésor de Rackham le Rouge"...
    Les scènes s'enchaînent, sont déplacées par rapport à l'original, mais suivent une logique pertinente, et sont tout bonnement magnifiques.
    En effet, visuellement, c'est époustouflant. Le Motion-Capture, critiqué par certains, donne un relief aux personnages de la bande-dessinée, afin de faire un vrai film, mais leur laisse leur apparence propre. Et le caractère va de paire...
    Tintin a la tête de monsieur-tout-le-monde et sa houppette.
    Haddock a un gros nez, une casquette de marin et son pull bleu, boit du Whisky, et profère ses injures traditionnelles.
    Alan, le redoutable second du Karaboudjan, a conservé au trait prêt la figure que lui prête Hergé.
    Sackharine est parfait dans le rôle du redoutable méchant.
    La liste serait longue. Les Dupondt sont peut-être un peu trop gros-nez, et Milour trop virtuel, mais rien de gênant ou de choquant...
    Les plans, travaillés, s'enchaînent, et la scène de bataille sur La Licorne qui apparaît, tel un mirage, au milieu du désert est impeccable. Du grand art.

    Des regrets ? Quelques-uns, tout de même...
    Une malheureuse bataille de grue sera la longueur du film. Rien de très mauvais, mais c'est frustrant.
    La scène de poursuite dans la ville, magnifique, est plus Indiana Jones que Tintin... Personnellement, je n'ai pas été gêné, mais certains reprocheront à Spielberg... de faire du Spielberg.

    En revanche, l'absence du professeur Tournesol paraît logique, puisqu'un suite (deux, en fait) est annoncée...

    En conclusion à cette critique chaotique, Tintin est un excellent divertissement pour petits et grands, d'une qualité visuelle rare dans l'animation tri-dimensionnelle et arrivant au sommet du Motion-Capture, doté d'une histoire solide.
    Il y a à critiquer, il y a plus encore à apprécier.
    Conclusion : vivement la suite !

    Paul.

    RépondreSupprimer
  4. Encore un !
    Encore un quoi ?
    Encore un film !
    Et oui, grâce aux bienheureuses séances du dimanche matin, j'ai pu la semaine dernière encore, aller voir un des films qui garnissent les affiches des cinémas en ce moment... Quoi qu'il tend à disparaître, comme tombent les feuilles des arbres en cette fin d'automne !
    Bref, je suis allé voir... Roulements de tambour...
    "Les Marches du Pouvoir", de Georges Clooney.

    Il s'agit d'une fiction (inspirée par la réalité) que je qualifierais de "drame politique".
    En quelques mots, le spectateur suit Stephen Meyers, talentueux adjoint à la direction de la campagne électorale de Mike Morris, candidat aux primaires Démocrates aux Etats-Unis.
    Et derrière ces primaires, sans candidat Républicain sérieux en face, c'est la présidentielle qui est en jeu...
    De stratégie électorale en coup bas, d'idéal en concession, c'est une véritable bataille qui se livre entre Morris et Ted Pullman, son opposant, pour remporter les voix des grands électeurs en Ohio et dans le reste du pays.

    Cette campagne n'est qu'un décor, et l'intérêt du film se porte sur les coups qui s'y portent, mais aussi et surtout sur la psychologie des personnages, en particulier Stephen, partagé entre ses idéaux politiques et son travail. Convaincu que son candidat est celui qu'il faut aux américains, il fera tout pour qu'il gagne.
    Pas de violence physique dans ce film, mais un violence qui passe par la parole, et par les actes.
    Les répliques fusent, percutantes, le personnage oscille entre plusieurs mondes, et fait ses choix.

    Les acteurs sont bons, le scénario bien mené, et tout converge jusqu'au dénouement, comme une mécanique bien réglée dans laquelle tout à son importance, mais aussi son début et sa fin.
    Cette convergence est appuyée par des plans dynamiques, et bien sur symbolisée par les travellings suivant les personnages, qui vont vers leur destin.

    Un très bon film, à aller voir quelle que soient vos convictions politiques et sur la politique en général, puisque le film évite avec brio de s'embourber dans des considérations sur les programmes des différents partis, ce qui serait totalement hors de sujet.

    Paul.

    RépondreSupprimer

Merci d'avoir consulté notre blog.
Vous pouvez aussi rajouter un commentaire...