(Crédit photos pour tout l'article: Région Lorraine)
L'année dernière, je
n'avais pas osé envoyer le dossier après l'avoir rempli, car après
consultation des archives du festival, celui-ci m'avait semblé être
trop orienté vers l'horreur, et je ne me sentais pas prêt à me
confronter à cet univers, qui ne constitue pour moi qu'une partie du
genre fantastique. Mais depuis, une année s'est écoulée, au cours
de laquelle j'ai pu faire des découvertes cinématographiques, mûrir
un peu, et puis bénéficier des retours de deux camarades qui ont
vécu l'expérience l'an passé.
La décision d'un jury se
doit, je pense, d'être le reflet de la confrontation de points de
vue, qui parviennent à s'accorder sur une même œuvre, mais pas
pour les mêmes raisons. C'est une synthèse qui se doit d'être
« plurichromatique », afin de faire émerger une œuvre
par la comparaison sur plusieurs plans aux autres, et non
l'affirmation en bloc d'une vision monochromatique et injonctive d'un
film.
Janvier 2013, un jeudi
matin, un camarade de l'option me remet un document que lui a
transmis M. André, l'un de nos professeurs de cinéma. Tout à coup
c'est comme si le monde basculait tant je suis submergé par
l'euphorie ; j'ai été retenu comme membre du jury, tout comme
onze autres jeunes de la région. Joie immense, et pourtant ce n'est
que le lancement d'une aventure qui deviendra concrète quelques
semaines plus tard. Quelques jours plus tard, je reçois par mail une
invitation pour une réunion à Metz afin de rencontrer l'ensemble du
Jury Jeune, mais aussi un réalisateur dont nous visionnerons le
film, afin de se former à la critique. Un billet de train est joint.
23 Janvier, après une
brève rencontre avec quelques autres membres du jury à la gare,
nous nous retrouvons déjà dans une salle de cinéma. Nous regardons
« The Prodigies », film d'animation tridimensionnelle
réalisé par Antoine Charreyron, qui arrive à la fin de la séance.
Bien que la discussion ait normalement lieu après le repas, sur le
trajet vers l'hôtel de région les questions commencent déjà.
Souriant, le réalisateur répond aux demandes de chacun quant aux
intentions du film et aux techniques utilisées. A table, il est le
premier à détendre l'ambiance en jouant avec les micros de la salle
de réunion. Si les discussions de
l'après-midi sont plus sérieuses, l'ambiance reste agréable, et il
nous explique son parcours de manière très humoristique, le
parsemant d'anecdotes sur les rencontres qu'il a pu faire et sur son
anglais, qui fut à une époque déplorable.
Afin d'élire notre
président, qui comme l'année dernière sera en fait une présidente,
nous faisons un rapide tour de table pour que chacun se présente.
Pas d'étendue sur les centres d'intérêt extérieurs au cinéma
ici, mais quelques questions clefs afin de cerner chacun des membres
du jury en tant que cinéphile ; il nous est ainsi demandé
quels sont nos films préférés, pourquoi ils nous plaisent ou
encore ce que l'on attend d'un film, mais aussi si l'on envisage de
faire carrière dans le cinéma. Pendant les pauses, les quelques
non-fumeurs restant dans la salle continuent sur la lancée,
commençant déjà à confronter définitions du fantastique et
points de vue sur différents films, sous le regard amusé d'Antoine
Charreyron. J'imagine que derrière les volutes de fumée, il devait
en être de même au sein du groupe à l'extérieur. Nous rencontrons
également Caroline, Yannick et Élodie, employés de la Région qui
nous accompagneront pendant tout le festival et organiseront nos
déplacements.
L'après-midi passe à
une vitesse incroyable, et jusque dans le train avec trois autres
jeunes, nous discutons de nos projets au sein de nos options cinéma
respectives. Tous les membres du jury sont en classe de terminale
cette année, mais si les élèves en section littéraire sont
majoritaires, nous sommes quelques S, ainsi qu'une élève en ES.
Lorsque nous nous quittons en gare de Nancy, nous avons déjà tous
hâte de nous retrouver la semaine prochaine, quand nous deviendrons
réellement un Jury, pour le temps du festival.
Dans la semaine, nous recevons par mail la brochure intégrale du festival, qui contient l'ensemble de la sélection, compétition et hors-compétition, ainsi que les noms des membres du Jury. Je n'en connais que très peu, mais repère tout de même Marc Caro, et puis ce qui compte ce sont les films. Je flashe immédiatement sur Cloud Atlas, le nouveau film des frères Wachowski, mais aussi sur Doomsday Books, co-réalisé par Kim-Jee Won et film de clôture du festival. La liste est longue et je ne fais que la parcourir, attendant d'être dans le festival pour m'organiser afin d'en voir un maximum.
Mercredi 30 Janvier, j'interromps
un tournage à l'option car on m'annonce que la voiture qui vient me
chercher est là. Sous la pluie, François me « passe le flambeau », puisqu'il a été membre du jury l'année dernière,
et me donne quelques ultimes conseils. Après un au revoir aux
professeurs et à mes camarades, je pars donc loin du lycée, dans un
univers de cinéma et de culture fantastique où, entouré d'autres
cinéphiles, je m'apprête à vivre cinq jours inoubliables. Une
autre membre du jury, qui vient de Toul, est déjà dans la voiture,
mais nous parlons peu pendant le trajet. Je suppose que nous sommes
tous deux quelque peu tendu par rapport au rôle que nous sommes sur
le point de devoir jouer, avec son lot de responsabilités, mais
aussi et surtout face à l'inconnu de ce festival, et de sa
sélection. Notre chauffeur, habitué de l'organisation, qui repose
beaucoup sur le bénévolat, fait quelques commentaires sur le
festival, mais aussi sur la météo car si la pluie l'a chassée, on
attend le retour de la neige.
Et
puis nous arrivons à l'hôtel, où la quasi totalité du jury est
déjà là. Très vite nous nous répartissons en chambres de trois
ou quatre, et l'atmosphère se détend. On recommence à parler de
films, mais aussi de musique et de jeux vidéos, en toute
convivialité, à la fois entre nous et avec les organisateurs de la
région. Et puis les premiers journalistes débarquent, afin de
réaliser un documentaire tout au long de la semaine. On nous
distribue nos polaires « Jury Jeune », ainsi qu'un sac
contenant entre autres la brochure du festival, la liste des séances
des quatre salles de cinéma, et une affiche en tirage limité. Alors
qu'approche l'heure de la cérémonie d'ouverture, chacun revêt sa
tenue de soirée, et on fait une photo dans l'escalier avant d'y
aller. Finalement, c'est plutôt détendus que nous entrons dans le
grand bain.

Et finalement, le réalisateur japonais Hideo Nakata, qui a présidé le Jury du festival en 2006 après en avoir remporté le grand prix en 2004 avec le film Dark Water, monte sur scène et nous introduit à son film The Complex, qui fait l'ouverture du festival. La lumière s'éteint, le générique du festival est projeté. Un cri retentit alors dans la salle, sorte d'exclamation de peur et de joie mêlées, le tout mené de façon sardonique. La salle applaudit ; le spectateur poussera ce cri à chaque projection de l'espace lac, comme il le fait depuis plus de dix ans, comme nous l'apprendra par la suite Denis, l'un des chauffeurs. Et enfin, le film démarre.
Nous en ressortons tous
marqués, avec des points de vue partagés et différents, mais tous
aussi enthousiastes et enclins à la discussion. Au restaurant, nous
passons la soirée à parler du film, à essayer d'en analyser les
symboles, à confronter nos ressentis... Les élus de la Région
Lorraine passent nous voir, et nous constatons qu'ils n'ont,
globalement, pas apprécié le film, alors nous partageons avec eux
nos réflexions, et notre analyse de sa portée. Ce n'est encore que
le début du festival, et pourtant nous nous sentons déjà impliqués
et ultra-dynamiques.


Cette année, la
sélection est très diversifiée, comme nous le découvrons au
rythme de deux à trois séances en compétition par jour, auxquelles
s'ajoutent une à deux séances hors-compétition. S'y mêlent des
genres hétéroclites, ce qui nous permet de constater de la
diversité du genre fantastique, qui englobe de nombreuses
sous-catégories. On peut objecter cependant à la sélection que
certains films ne s'apparentent pas réellement au genre fantastique,
et si nous tirons tous, sur le plan personnel, quelque chose de
ceux-ci, il peut sembler regrettable qu'ils se trouvent en
compétition.
Jeudi matin, nous
découvrons « The House of Last Things », du réalisateur
américain Michael Bartlett, en présence ainsi que son
chef-opérateur Ken Kelsch, assis tous deux juste derrière nous
tandis nous assistons à la première mondiale du film. Les
thématiques du film ne sont pas sans faire écho à « The
Complex », mais les deux œuvres sont très différentes par
leur esthétique, mais aussi leur traitement de sujets tels la
culpabilité, la folie... Ces thèmes sociétaux, bien qu'universels,
sont par leur traitement le reflet des cultures très différentes
des réalisateurs, l'un japonais, l'autre américain.
L'après-midi, avec une
partie du jury, nous allons voir « The Conspiracy » de
Christopher Mac Bride, fiction canadienne aux fausses allures de
documentaire conspirationniste. Puis nous nous rejoignons tous à
l'espace lac pour enchaîner deux films en compétition ; le
premier, « Remington : The Curse of the Zombadings »
de Jade Castro, est une comédie d'horreur de série B philippine
traitant de l'homosexualité. S'il est louable de permettre une
ouverture culturelle dans le cadre du festival, qui plus est en
incorporant un genre habituellement peu représenté et issu d'une
production à très petit budget, je dois dire que l'humour du film
n'a pas toujours su me toucher, et même si le très bon jeu d'acteur
du personnage principal lié à un travail d'écriture de certains
dialogues certes loufoques mais très aboutis créent l'intérêt du
film, le propos en lui-même m'a laissé mi-figue mi-raisin, car bien
que l'on sente que le réalisateur souhaite plutôt défendre
l'homosexualité, certains symboles, comme cette homosexualité
devenant une malédiction ou la figure paternelle se 'sacrifiant' en
devenant gay, déroutent quant à la finalité du propos...
Cependant mon caractère
mitigé quant à ce film n'est rien en comparaison à l'ennui que
m'inflige la seconde projection de la soirée, « The Bay »
de Barry Levinson. Si le found footage est assez bien utilisé, la
crédibilité du film ne réussit en revanche jamais à se faire
valoir dans mon esprit, et c'est après une heure et demie à hausser
les sourcils devant le grotesque des screamers déployés que je
quitte volontiers la salle en direction de la pizzeria.

Vendredi, nous commençons
le matin avec un film Bolivien, « El Resquicio » de
Alfonso Acosta, renommé en anglais « The Crack ».
Nouvelle preuve de la diversité de la sélection du festival,
puisqu'il s'agit très clairement d'un film d'auteur (c'est également
un premier film). Si l'ennui de la majorité du public se manifeste
très vite, je demeure cependant attentif, car il y a une lente et
subtile montée en tension, et bien que le film ne soit pas assez
macabre à mon goût, en comparaison à ce qu'il semblait annoncer,
je demeure aux abois du moment où la tension va exploser... Celui-ci
semble annoncé lorsqu'un panneau « Dernier Jour »
s'affiche à l'écran. Applaudissements dans la salle d'un public à
bout de nerfs, probablement pas pour les mêmes raisons. Et là,
déception énorme. Les choses ne se passent qu'à moitié, dans un
déroulé dont on sent que le réalisateur n'a pas su faire les
choix. Tantôt violent et tantôt doux, le film oscille sans résoudre
le conflit, et se conclue sans avoir basculé dans la folie annoncée,
sans avoir jamais franchi la barrière du fantastique qu'il avait
laissé deviner. Dommage, car dans un festival tel que celui-ci, ça
ne pardonne pas, et il devient vite la référence du
film-qui-n'aurait-pas-du-être-ici. Il se murmure même que
Christophe Lambert s'est posté juste à la sortie de la salle afin
de s'y soustraire au plus vite tant il se serait ennuyé...


Le film en compétition
de la fin d'après-midi est « You're Next » de Adam
Wingard, film américain jouant sur les codes du Slasher pour aboutir
au Survival dans un style très fun. Le public est vite conquis, et
l'ambiance dans la salle est énorme, avec des salves
d'applaudissements ou ce cri, « prend la porte ! »,
lancé à l'un de personnages par un spectateur avide de le voir
décéder dans la violence et le fun. Si le film m'a plu et m'a
semblé très intelligent dans sa façon de jouer sur les codes, nous
tombons rapidement en accord pour dire qu'il ne s'apparente pas au
genre fantastique. Nous ne pouvons donc lui remettre la palme, malgré
l'engouement général qu'il a provoqué chez quasiment tous les
membres de notre jury.
Pour finir la soirée et
sur demande de l'ensemble du jury moins quelques voix (devinez
lesquelles), nous assistons à l'avant-première (in three d) du
film « Hansel & Gretel : Witch Hunters » de
Tommy Wirkola. La séance en elle-même est rendue assez désagréable
par les éructations de joie auditive d'une spectatrice juste
derrière nous qui, à chaque passage en relief ou explosion (et il y
en a un paquet, croyez-moi) ne peut se retenir de lâcher un
« Yeah... » ou un « Wow... ». Ajoutez à cela
un film qui me fait hurler au fascisme (le terme est trop fort,
disons plutôt « puritanisme extrémiste et patriotique
exacerbé ») et vous comprendrez aisément que je me serais
passé de cette dernière partie de soirée. Elle aura cependant
l'avantage de fournir sujet à de virulents et passionnés débats à
la sortie du film, puisque, soutenu par une autre membre du jury
jeunes, je m'efforce de faire partager mon analyse du film aux
autres, ce qui semble difficile dans la mesure ou la plupart est plus
encline à ne voir que la forme lorsque celle-ci n'est plus que
débauche d'action et de décolletés chargés (toujours in three d).
Cependant cette joute des points de vue n'est là que pour nous
rapprocher encore plus, car tout se fait dans le respect de chacun,
et si nous sommes plus radicalement opposés sur ce film que sur
d'autres, ce type de confrontation est monnaie courante sur la quasi
totalité des films que nous voyons, et cela fait partie du dynamisme
de ce jury : savoir être ou ne pas être d'accord avec les
autres, toujours selon une argumentation personnelle approfondie.

Nous entamons pour
certains l'après-midi avec les « Rencontres du Fantastique »
au Grand Hôtel, axés sur la question : « La Peur
est-elle sexuée ? ». Les discussions durent un peu plus
d'une heure, et on y parle beaucoup de la quadrilogie Alien, de
femmes phalliques, d'identification, mais aussi de King Kong et, bien
sur, du film de la veille « You're Next », dans lequel
c'est une femme qui prend les choses en main pour survivre.
Le film en compétition
de l'après-midi est « Berberian Sound Studio » de
l'anglais Peter Strickland. Si la longueur ressentie du film, qui ne
dure en fait qu'une heure et demie environ, due à son rythme et à
ses intentions de réalisation, tend à rappeler chez certains celle
de « The Crack », nous sommes deux dans le jury jeunes a
être totalement conquis par cette mise en abyme du cinéma qui sert
de cadre, et non de fin, à la montée sourde de la folie d'un homme
enfermé dans son travail, miné par le « professionnalisme »
qu'on lui impose et déstabilisé par les films auxquels il
participe, en tant qu'ingénieur du son. C'est une sorte
d'expérimentation, fondée sur la relation entre le spectateur et le
personnage (on retrouve là les réflexions du débat précédent), à
la fois hommage au cinéma et film hors-pair à part entière.
Lorsque nous en
ressortons, il neige abondement et tandis que certains vont au Grand
Hôtel pour une série d'interviews avant d'aller s'habiller pour la
soirée des 20 ans, nous sommes deux à jouer les prolongations.
Grâce aux talents de chauffeur de Denis, en moins d'une demi-heure
nous avons eu le temps d'aller nous changer et de retourner à
l'espace lac, où des places nous sont réservés pour
l'avant-première de « Cloud Atlas », film de Lana et
Andy Wachowski et de Tom Tykwer. Adapté d'un roman dont il copie et
étoffe le procédé narratif, le film raconte six histoires situées
à des époques différentes mais se faisant écho et
s’entre-influençant.
Vient ensuite le discours
de Pierre Sachot, président de l'association Fantastic'Arts, et par
conséquent principal instigateur de ce festival. Il remercie tous
les invités en présence, mais aussi et surtout les bénévoles, sur
qui une grande partie de l'organisation repose. Alors que le festival
a failli ne pas avoir lieu cette année, faute de moyens, les
chiffres montrent que le nombre de festivaliers est en augmentation
par rapport à l'année dernière, en dépit du temps pas forcément
clément.
Enfin, la soirée est
pour nous l'occasion de rencontrer Andrés Muschietti, réalisateur
de « Mamá »,
accompagné de sa sœur, co-scénariste et productrice exécutive de
l’œuvre. Ils parlent Anglais, Espagnol et Français, ce qui nous
permet de discuter de leur parcours, et un peu du film, toujours dans
les limites imposées par notre statut de jury : nous ne pouvons
évidement pas entrer trop dans le vif du sujet, afin d'éviter
d'être ou bien trop bavards quant à notre opinion ou bien trop
influençables dans notre formation de celle-ci.

Nous
allons à l'espace lac pour assister à notre dernière projection,
puisque nous n'aurons pas l'occasion d'aller voir un film
hors-compétition cette après-midi et que nous devrons quitter la
cérémonie de clôture sans en voir le film, pour des questions
d'horaire. Le générique, le cri, les applaudissements, et puis
commence « Fin », film espagnol de Jorge Torregrossa,
rebaptisé « The End » en anglais. Titre de circonstance
donc pour ce premier long-métrage de l'auteur, dans lequel un groupe
d'amis se retrouvant après des années de séparation dans un coin
de montagne où ils passaient leurs étés dans leur jeunesse voient
soudain le monde s'arrêter. Métaphore de l'existence à travers le
voyage qu'ils entreprennent en espérant continuer à vivre tandis
qu'ils disparaissent, l'un après l'autre. C'est donc sur un film
tout en douceur que nous restons ; nous n'en parlons qu'assez
peu et ne le gardons pas en compétition.
Au
cours du repas, on se décide assez rapidement pour « Mamá »,
sans grandes discussions car celles-ci ont déjà été menées les
jours précédent et le matin même. Reste à argumenter notre choix
dans le cadre du discours du soir, auquel tout le monde participe.
Une fois les bases pour le fond posé et les décisions quant à la
forme posées, nous nous répartissons les tâches pour écrire le
discours. Nous sommes principalement quatre à le rédiger, avant de
mettre en commun les différentes parties pour unifier le tout et le
remettre à notre présidente. En riant, elle nous qualifie de
« nègres » pour son travail d'écriture, puisqu'elle ne
touche que très peu au contenu, ce à quoi nous retournons qu'elle
sera notre « pantin », puisque nous dirigeons ses
paroles.

Nous
parlons de l'avenir, de nos orientations respectives, de
littérature... Comme si le festival s'ancrait déjà dans les
souvenirs du passé, inoubliable événement d'une intensité et
d'une richesse grandioses, que nous aurions tous voulu prolonger.
Nous
arrivons en avance à l'espace lac, dans lequel nous pénétrons pour
la dernière fois, afin de prendre une photo de l'ensemble de notre
Jury sur la scène. Et puis les invités entrent petit à petit, le
Jury se trouve juste derrière nous pour la soirée et nous parlons
avec eux, de Cloud Atlas entre autres. La lumière s'éteint, et les
prix sont distribués.

Dimanche
3 février, vers 23 heures, une voiture me dépose devant le lycée.
Je viens de vivre cinq jours incroyables, entouré de gens
formidables, à voir des films très divers et à faire des
rencontres parfois inattendues. C'est comme un rêve magnifique dont
on s'éveille peu à peu, tout en le conservant, incroyablement
proche et précis, dans sa mémoire. Je ne suis plus « Jury
Jeune », juste un lycéen lambda qui s'en retourne à son
quotidien, mais la passion du cinéma, antérieure au festival mais
étayée par celui-ci, demeure, plus vivace que jamais.
Alors
que je finis d'écrire ce compte-rendu du festival, avec plus d'un
mois de recul, je demeure marqué par cet événement formidable.
Pour
cela, je tiens à remercier :
-
Jean-Marc André et Vincent Caillavet, professeurs de cinéma de
l'option CAV du lycée La Malgrange, pour leur passion et les savoirs
qu'ils transmettent à leurs élèves. Sans leur investissement,
cette option n'existerait pas, et ni moi ni aucun lycéen de
l'établissement n'aurait pu avoir la chance de vivre cette
expérience.
-
François Hayotte, qui m'a encouragé à tenter l'expérience et avec
qui j'ai toujours beaucoup de plaisir à partager une passion commune
pour le cinéma, ainsi que Gaspard Poirot, qui m'a beaucoup appris
dans la pratique de cet art.
-
La Région Lorraine, qui finance en grande partie le festival et est
responsable de l'établissement et de la continuité d'un Jury Jeune
chaque année.
-
Caroline Laurent, Yannick Furgal et Elodie, employés de la Région
qui ont fait un travail remarquable pour nous permettre de profiter à
200 % de l'événement.
-
L'ensemble des bénévoles du festival, et tout particulièrement nos
chauffeurs Pascal et Denis, sans le travail et la sympathie de toutes
ces personnes, rien ne se ferait.
-
Pierre Sachot, qui se bat chaque année pour que le festival continue
à regrouper les cinéphiles amateurs de fantastique, ainsi que tous
les responsables du festival.
-
Le Jury long-métrages, qui nous a accordé de très agréables
moments de discussion et de partage sur le festival et le cinéma en
général.
-
L'ensemble du Jury Jeune, composé de gens formidables avec qui ce
fut un vrai plaisir de débattre et de vivre pendant ce festival.
Le
Palmarès 2013 :
→
Grand Prix : Mama, de Andrés Muschietti
→
Prix du Jury ex-æquo : Berberian Sound Studio, de Peter
Strickland
Fin,
de Jorge Torregrossa
→
Prix du Jury Jeune : Mama, de Andrés Muschietti
→
Prix de la Critique : Berberian Sound Studio, de Peter
Strickland
→
Prix du Public : Mama, de Andrés Muschietti
→
Prix du Jury Syfy : You're Next, de Adam Wingard